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Les Chroniques Humeuristiques

11 janvier 2013

Les Bagues

Les bagues

 

« - Qu’est-ce que t’as aux dents ?

-         Des bagues.

-         Pour quoi faire ? ».

 

Pour faire joli, couillon !

 

Il est certain qu’à mon âge, porter des bagues (braces, en anglais) n’est pas chose courante. Mais bon, heureusement ça ne se voit pas tant que ça. Tout ça est très bien caché par mes énormes lunettes, mon acné, mon monosourcil et diverses verrues qui entourent mes lèvres.

 

Quand un jeune adulte porte des bagues, il a droit à toutes sortes de réflexions.

 

-         « Mais pourquoi tu n’en as pas eu plus jeune ? C’est pas très malin… »

 

-         « Ah mon pauuuuuvre ! »

 

-         « Je te comprends, j’ai vécu ça étant enfant. »

 

-         « A ta place, je n’aurais pas eu le courage. J’aurais gardé mes dents tordues. »

 

-         « Montre ?! Allez, sois pas timide ! »

 

-         « A ta place, j’éviterais de fumer. »

 

-         « C’est pas pour les doigts, d’habitude ? »

 

 

  1. Les inconvénients

 

Tout ce que l’on peut dire, c’est que ce n’est vraiment pas pratique. Beaucoup ont connu ça au début de l’adolescence, et gardent sans doute de mauvais souvenirs.

 

  • Le plus désagréable, ce n’est pas tant d’avoir constamment la bouche en sang. Nan, c’est surtout le physique qui en prend un coup ! Heureusement, c’est temporaire, bien que le mot « temporaire » soit presque devenu un synonyme de "ça prendra le temps que ça prendra, gros pigeon !".

 

  • Le second inconvénient, c’est les déménagements réguliers. Un suivi de deux ans n’est pas facilité par trois déménagements au cours de cette période.

Eh oui : tout d’abord, on ne règle pas un orthodontiste à la consultation, mais au semestre. Ça  complique déjà les choses à partir du moment où l’on ne tient pas 6 mois dans une même ville. Ensuite, une fois trouvé un nouveau praticien, il faut trimbaler à chaque fois son dossier, ses radios, ses moulures, etc.

  • Je ne l’apprendrai à personne, mais quand ce ne sont pas les aliments qui se coincent entre les bagues, ce sont les poils de brosse à dents (ou autres types de poils pour ceux dont on taira les noms).

 

  • C’est difficile de se ronger les ongles.

 

  • Siffler est un loisir devenu compliqué. Mon professeur particulier de flûte traversière est provisoirement au chômage technique.

 

  • À base de 800 € le semestre minimum, l’orthodontie est un luxe.

 

 

  1. Les avantages

 

 

  • Les élastiques, c’est cool et ça vous donne un style trop branché.

 

  • Bizarrement, les bagues ne posent pas de réel problème pour embrasser. Enfin si, quand on le fait de nombreuses fois par jour, le va-et-vient des lèvres commence à devenir douloureux. Mais la langue dispose toutefois d’une aire de liberté relativement satisfaisante.

 

  • Avec des bagues, on a enfin un bon argument pour se faire plaindre.

 

  • Une bonne raison pour ne plus sourire sur les photos de famille.

 

  • Parfois, quand on sourit du coin de la bouche, le métal scintille telle une étoile sur un sourire de star.

 

  • C’est à peu près tout.

 

 

  1. Ce que VOUS devez penser de cette chronique

 

 

  • « Ce mec n’a rien d’autre à faire que de raconter sa vie. »

 

  • « Il y a des gens qui ont des bagues, et d’autres qui meurent de faim. »

 

  • « Ce mec doit être vraiment très laid avec ses bagues et son monosourcil. »

 

  • « Je m’en fous de cette chronique. »

 

  • « Qu’est-ce que j’ai mangé ce midi, déjà ? »

 

 

Nota bene : Si toi aussi, tu es un adulte et tu as des bagues, commente ce post. Tu recevras un lot d’élastiques saveur caramel au beurre salé.

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11 janvier 2013

Les Aoutats

Les aoutats

 

Je suis passionné de biodiversité. Toute la biodiversité ? Non. Un petit groupe d’irréductibles arachnides résiste encore et toujours à mon amour. La raison : bah, ils m’emmerdent !

 

« Ils », ce sont les aoutats.

 

Bon, certes, c’est vulgaire, et comme le prônent Michel Chauvet et Louis Olivier avec leur « valeur d’existence », la vie est pour ce qu’elle est. Les aoutats ont le droit de vivre, tout comme nous, humains.

Mais les aoutats sont ce qu’on appelle des « parasites ». Ils s’accrochent aux mammifères et aux oiseaux, comme les tiques, pour nous mordre et voler un peu de nos cellules. Grand bien leur fasse ! Si cela permet de sauver leur existence, alors je respecte cette valeur.

 

Mais bordel, qu’est-ce que c’est désagréable ! Les moustiques, à côté, ce n’est rien.

 

J’émets un râle à propos de ces parasites, que l’on ne peut remarquer à l’œil nu. Heureusement, à la différence des tiques, ils redescendent dans la terre après s’être nourri au stade larvaire. N’empêche qu’injecter un venin salivaire pour liquéfier nos chairs, c’est pas cool !

C’est vrai, ils pourraient nous demander. On a plein de peaux mortes dont on se fout royalement. On pourrait même leur cracher dessus, ça nourrirait une portée de milliers d’individus.

 

Non, non. Il faut qu’ils viennent nous mordre là où c’est douloureux. Aux pliures, comme on dit : l’aine, voire le pubis, les aisselles, etc. Mais bizarrement, les miens préfèrent les jambes. En parlant avec des amis, je réalise que je ne suis pas le seul. Tant mieux.

 

Bon, je relativise. En Amérique du Sud, ils aimeraient beaucoup n’avoir que ce genre de parasites. Les aoutats ne pondent pas leurs larves sous notre peau, bien heureusement. Ils sont plutôt mignons dans leur genre, avec leurs six pattes. Eh oui, des arachnides à six pattes, ça existe ! C’est ce qu’on appelle des acariens, comme ceux des matelas !

 

Même mon chat se gratte ! Ils n’épargnent rien ni personne, tels des cruels Huns qui, chaque année, débarqueraient en Chine pour faire ripaille. Chaque été pour être précis.

 

« Petite larve cherche beau mammifère pour sucer ». ArachnideWorld, pour les parasites exigeants.

 

Non, ceux-là ne sont pas vraiment exigeants, ils bouffent tout ce qui passe ! Du moment que ça a le sang chaud.

 

Et avec toute la sangria que j’ai ingurgitée cet été, tu m’étonnes que les aoutats m’apprécient !

11 janvier 2013

Les Grands-mères

Les grands-mères

 

« Avec Mamie, on compare nos moustaches » (Sébastien C.)

 

J’ai la chance d’avoir encore mes deux grands-mères, ainsi que des parents qui en découlent. Loin de moi l’idée de critiquer l’un d’entre eux sur ce billet ; j’ai bien trop de respect pour mes aïeuls.

L’idée, c’est de mettre en lumière quelques éléments qui caractérisent les personnalités de mes grands-mères. Et peut-être que certains trouveront des similitudes avec leur propre mémé.

 

  1. Avoir une Mamie de la campagne

 

C’est très pratique pour égorger les poules, ou même pour noyer les bébés souris dans les water. Sans foi ni loi, les mémés de la campagne !

En revanche, tenter d’expliquer à sa mémé de campagne qu’on a décidé étant petit de devenir végétarien, ça, c’est pas de la terrine !

 

Mémé : « - Tu viens quand déjeuner à la maison ? J’ai des tournedos dans le congélateur, je te ferai des pommes de terre sautées avec.

-         Tu le sais bien, Mémé, je ne mange pas de tournedos. Ni aucune autre viande. Je te le dis à chaque fois.

-         Ah bon ? Je m’souviens pas.

-         Tu m’as dit la même chose il y a dix jours.

-         Bon, d’accord. Alors y’a du saucisson et du pâté. Tu manges ça, quand même ?!

-         Euh… Non. Non plus.

-         Ah bon ? Mais pourtant le saucisson c’est pas de la viande ! ».

 

Eh bien si, Mémé ! Le saucisson, ça ne pousse pas dans le potager.

 

La confusion tient ici en deux choses :

D’une part, Mémé perd parfois la mémoire. Normal, à 80 ans révolus.

D’autre part, ma Mémé de la campagne a toujours distingué ce qu’elle nomme « viande », qui correspond uniquement à la viande rouge (bœuf, mouton, cheval) voire à du poulet, de ce qu’elle nomme « saucisson », qui regroupe diverses sortes de charcuterie porcine.

 

Un sociologue m’a parlé de fossé culturel. Moi, je crois plutôt que c’est une vie ponctuée d’habitudes et de routine qui fait qu’à 80 ans, il est difficile d’appréhender les différences des autres ; les choix et les perceptions autres que les siens.

 

Nota bene : Si tu n’es pas végétarien(ne), tu vis peut-être une chose similaire. J’invite les gens BIO, les travestis, les polygames, les nudistes et autres cougars à venir témoigner.

Comment votre Mémé de campagne a-t-elle intégré vos choix de vie ? Merci.

 

  1. Avoir une Mémé autoritaire

 

Elle, c’est mon autre grand-mère (Mémé²). Elle a reçu une éducation catholique relativement stricte, ce qui l’a rendue sévère à son tour. Sévère avec ses enfants, mais moins avec nous, petits-enfants.

En revanche, autoritaire et directive, oui ! Au point de tout vouloir contrôler dans nos vies.

 

Moi, à 7 ans :

 

Mémé² : « - Non Mathieu, tu ne te lèves pas de table, c’est moi qui irai chercher ton dessert. Qu’est-ce que tu veux ?

-         Rien.

-         Si ! Je sais que tu adores les glaces, alors je t’en donne une à la vanille, comme tu aimes.

-         J’ai plus faim.

-         Si si, chez Mamie, on mange sa glace ! ».

 

C’est tout juste si elle ne rajoutait pas : « Et plus tard, tu seras médecin ; c’est moi qui te le dis ! ».

 

Raté, Mémé².

 

Moi, à 24 ans :

 

Mémé² : « - Je veux bien que tu sortes, mais tu rentres avant 23 heures.

-         Mais Mémé, j’ai 24 ans !

-         Non, non, non ! Dehors la nuit, c’est trop dangereux ! Et tu ne discutes pas !

-         Fait chier !

-         Pardon ?! Qu’est-ce que tu as dit ?!

-         J’ai dit Scrogneugneu ! ».

 

Je suis sorti quand même, et effectivement, je me suis fait agresser. Mais bon, il était 22h30…

 

 

  1. Les histoires de Mémé

 

Les grands-mères ne radotent pas. Non. Elles racontent des histoires.

 

De vraies histoires, du genre « Comment Papi s’est évadé de la prison allemande », ou bien « Le mois où l’on n’a mangé que des pommes de terre ».

 

À 10 ans, on s’en fout. À 15 encore plus. À 20 ans, on tend une oreille attentive. C’est vrai qu’il y a des choses intéressantes là-dedans, notamment toutes les parties où y’a du sang. Quand Mémé raconte une anecdote affreuse, on trouve ça cool. Même si c’est Pépé qui en est le « héros » (héros de la narration, pas héros de guerre).

 

 

 

 

 

À 25 ans, ça commence à devenir redondant :

 

« Oui, Mamie, je sais tout ça. Papi creuse un tunnel avec une solution à base de détergent pour le linge, et s’évade de prison en pétant la gueule à deux gardes nazis… JE LE SAIS. Mais après, il se passe quoi ? Il a rencontré des meufs ??! ».

 

Je n’aurais pas dû poser cette question.

Mémé s’est mise à sourire, et a enchaîné sur le bal des pompiers, quand elle avait 20 ans.

 

La question que j’ai posée à ce moment là (et P***** je n’aurais pas dû la poser !) :

 

« Et toi Mémé, quand tu avais 20 ans, est-ce que ta grand-mère t’emmerdait aussi avec ses histoires ? ».

11 janvier 2013

Pour moi, un Papa, une Maman

« Pour moi, un Papa, une Maman ».

 

Très peu pour moi… J’en ai déjà un de chaque sexe à la maison ! Et nos aventures sont loin de ressembler aux sitcoms familiales américaines, dans lesquelles les parents sont déjantés et les gosses tous plus loufoques les uns que les autres. Ici, c’est plutôt traditionnel.

 

En bon chef de famille, le père reçoit son auge tous les soirs à 20 heures. L’assiette est placée au bout de la table rectangulaire, malgré la présence de trois autres personnes qui fatalement ne peuvent tous dîner face à face (rappelez-vous la dure loi de la cantine lorsque nous déjeunions avec un groupe impair de camarades). Toutes mes tentatives pour déplacer discrètement le plateau du chef avant que ne retentisse la cloche furent contrées par la femelle Alpha qui, répondant à son instinct, replace systématiquement tout objet égaré.

 

Les week-ends en été, Papa allume le barbecue. Une fierté ce barbecue, tout comme la cabane en bois construite spécialement pour l’abriter. Alors qu’il arrose glorieusement le charbon de liquide abrasif, le chef, dos droit et menton pointé vers le ciel, jouit de sa situation au sein du clan. En marquant ainsi son territoire, il indique clairement au reste de la troupe que le barbecue lui appartient et que lui seul a droit de vie ou de mort sur les merguez. Maman s’incline, pour appuyer sa soumission. Elle sait pertinemment qu’elle ne doit en aucun cas toucher au barbecue. En plus de se blesser, elle risquerait de le casser.

 

Ainsi tout est pour le mieux. (Ou faisons comme si c’était le cas pendant un instant).

 

Un Papa, une Maman, c’est l’équation optimale pour une vie équilibrée. Encore faut-il que l’homme et la femme se comportent comme de bons parents (il existe d’horribles parents qui refusent d’habiller leur fille en rose, vous imaginez ?!).

Pour faire de moi un vrai garçon comme il faut, mes parents ont agi d’une manière exemplaire.

 

-         Mon Papa m’emmenait au foot le samedi matin.

-         Ma Maman m’achetait tout plein de petites voitures.

-         Mon Papa me montrait comment bricoler. Il m’a même offert une boîte à outils.

-         Ma Maman me tricotait un costume de super-héros à chaque Halloween.

-         Mon Papa me parlait des filles. Il m’a appris à me raser sans me couper, et plus tard, à nouer ma cravate.

 

Enfin, c’est ce qu’ils souhaitaient faire, sans doute. La To Do list pour élever correctement un garçon. J’imagine qu’ils ont manqué de temps, ou qu’ils ont simplement oublié.

 

Mais j’imagine qu’avec deux Mamans ou deux Papas, tout ça aurait été bien pire !

 

Ma première Maman m’aurait emmené faire du karting, et la deuxième m’aurait appris comment être un tombeur à l’école.

Mon premier Papa m’aurait appris à jouer de la guitare, et le deuxième à parler plusieurs langues étrangères.

Ma première Maman m’aurait tellement désiré qu’elle me donnerait chaque jour un peu plus confiance en moi. Et la deuxième ? Exactement la même chose.

Mon premier Papa m’aurait tellement désiré qu’il me rappellerait chaque jour un peu plus à quel point il est fier de moi. Et le second ? Exactement la même chose.

 

Est-ce une vie pour un gamin, ça ?

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